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J’ai commencé ma première année de formation au Grand Séminaire de Québec dans l’enthousiasme, l’excitation, et l’envie folle de donner ma vie au Christ. J’avais cependant de nombreuses appréhensions quand à la culture québécoise, compte tenu du fait que j’arrivais de France où l’histoire et le vécu religieux sont entièrement différents d’ici, où le programme de formation des grands séminaires est propre aux réalités locales, et autres. Rendu presqu’au terme de l’année, je me rends compte que plusieurs bouleversements, des imprévus, des galères et des joies sont survenus dans ma vie.
En effet, le fait d’avoir été confronté à des confrères et à des formateurs (e) tous différents (e) dans leurs caractères m’a permis de prendre conscience de mes propres défauts. J’ai alors vu en cela l’urgence qui s’imposait à moi d’un travail personnel à effectuer au niveau humain. Dans ce sens, la formation humaine proposée a été pour moi un lieu privilégié où j’ai appris au quotidien à entrer en relation de trois manières : avec moi-même, avec les autres et avec Dieu. Cela se poursuit encore aujourd’hui, car c’est pratiquement le travail de toute une vie. Il est souvent très facile de trouver nos confrères dérangeant, mais également plus difficile d’accepter de faire face à son histoire personnelle, à soi-même et à cheminer tout en s’accueillant tel qu’on est, et en se présentant comme tel devant Dieu.
J’ai été marqué par les paroles du recteur à petit-cap dès notre arrivée, paroles qui ont été présentes tout au long de l’année : « Mon projet n’est pas mon projet ». Effectivement en entrant au grand séminaire, j’avais beaucoup d’idées de belles choses que je désirais accomplir pour le Christ. Immédiatement j’ai été appelé à écouter d’abord le plan de Dieu pour moi, ensuite à adhérer à un projet d’Église, par le biais de la formation, en toute liberté. J’ai ainsi pu m’épanouir à travers les divers contenus de la formation spirituelle et de la vie communautaire.
La formation intellectuelle a été très dérangeante pour moi en début d’année académique, car j’appréhendais le retour sur les bancs de l’école après quelques années d’expérience professionnelle. J’étais en révolte intérieurement avec le nombre d’année d’études requis dans le cadre de la formation. Mais j’ai rapidement compris une fois plongée dedans l’importance capitale de sa raison d’être. Puisque la société évolue à grande vitesse, les futurs pasteurs doivent être formés en conséquence. Aujourd’hui, je ne dirai pas que je suis amoureux des études, mais je suis un étudiant joyeux et motivé, plus encore quand j’y vois un gros intérêt pour l’avenir.
La formation pastorale est un pôle que j’ai beaucoup privilégié cette année, car c’est pour moi le lieu de l’inculturation, le lieu de la découverte des réalités locales qui, au moment opportun, m’aidera à décider si je demande l’incardination dans le diocèse ou pas.
L’année a été pleine de découvertes, pleines de désillusions sur ma conception et ma vision du sacerdoce, mais aussi riche en connaissance de soi. Je suis content de ce pas, de toutes les opportunités que j’ai saisies durant cette année de discernement, et je suis convaincu que quelque soit la vocation à laquelle je suis appelé, cela aura été une expérience humaine à vivre.
© Léandre Syrieix.
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comme c’est très touchant tous ce que tu as dis, et sa m’interpelle sur beaucoup de choses. Merci à toi et que le seigneur illumine ton chemin.
Je ne suis pas surpris de ce que tu deviens.Mais tu l’as toujours été et tu sembles te redécouvrir dans le face à face avec les autres,dans un milieu qui était le tiens.Rappelle toi nos retraites.C’est tout toi à adapter avec harmonie auprès des autres.COURAGES.
Un pas à la fois, une année à la fois, on aura le plaisir d’assister au couronnement de cette folle aventure lors de ton ordination !
Profites bien de l’été pour te ressourcer 🙂