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Les Évangiles sont des trésors qui nous ont été légués par ceux et celles qui ont connu Jésus de près ou de loin. Ce que l’on sait des Évangiles n’est rien d’autre qu’un héritage, une transmission que nous devons accueillir dans la foi. Au-delà de simples écrits ou histoires qu’elles relatent, nous devons, en nous servant de la foi, accueillir les messages qu’elles veulent véhiculer.
Touts les Évangiles nous parlent de Jésus, le Fils de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie par la puissance du Saint-Esprit : incarnation. Ainsi, Dieu par son incarnation est venu nous visiter, il a pris la condition humaine afin de vivre avec nous une proximité. Le message de Jésus qui revient dans tous les Évangiles, qui est à ce même titre leur fondement n’est rien d’autre que l’Amour. En effet, on peut résumer tous les Évangiles en un seul mot : l’Amour.
En parcourant la vie publique de Jésus, on se rend compte que ce message d’Amour est présent, il ne cesse de le véhiculer et de l’enseigner à ses disciples, à tous ceux et celles qui croisent son chemin.
À Cana, Jésus est invité à des noces, sa Mère y est également présente. Durant des noces, on célèbre l’Amour entre deux personnes, et ce n’est pas anodin que l’Évangéliste Jean présente cette scène comme l’évènement inaugural de la vie publique de Jésus dans son Évangile. C’est en quelque sorte l’épisode pilote d’une série de plusieurs autres qui vont conduire à la fin de la mission de Jésus sur la Terre. Ainsi, pour mieux comprendre ce message de Jésus relaté par les Évangiles, il faut saisir cette présence de Jésus à Cana, à cette célébration de l’Amour.
Dans l’épisode de l’enfant prodigue, Jésus nous révèle l’Amour inconditionnel de Dieu pour l’humanité. Il nous indique que nous aurons toujours du prix à ses yeux malgré les pires erreurs que nous pourrions commettre. Il est Miséricordieux et plein de compassion, il attend que nous revenions à lui les bras ouverts, car il ne nous juge pas. Comme une Mère, il est toujours en attente de notre retour, il veille jour et nuit dans l’attente de notre retour à la maison.
Dans l’épisode de la femme pècheresse, le message de Jésus est toujours celui de l’Amour. Il ne la juge pas, mais lui fait plutôt prendre conscience de ce qu’est le véritable Amour. Il l’accueille telle qu’elle est.
Dans l’épisode de Béthanie, le message de Jésus est toujours l’Amour. Il le manifeste en ramenant à la vie son ami Lazare. Jésus pose ce geste parce qu’il aime Lazare, parce que son lien avec lui tout comme avec nous est singulier. Il manifeste l’Amour du Père par le réveil de son ami Lazare.
On pourrait ainsi repasser en revue tous les épisodes relatés dans les Évangiles, on constaterait que son message est le même : l’Amour. Jésus nous donne ce plus grand commandement, aimer ses ennemis comme soi-même. Y a-t-il un commandement au-dessus de celui-là ? À notre connaissance non !
Relevons cependant que la particularité du message d’Amour de Jésus est celle envers les Pauvres. Car il serait facile de se complaire dans son milieu social ou familial et n’aimer que ses proches, son entourage, les siens, ou encore ceux et celles en qui nous nous identifions par notre appartenance, etc. Mais Jésus attire notre attention sur l’Amour des Pauvres, des plus petits, des plus faibles. Lorsqu’il se met en colère dans le temple à Jérusalem, c’est contre un système économique établi pour appauvrir davantage les Pauvres. Lorsqu’il entre chez un riche pour manger, on se rend compte qu’il y a une conversion véritable qui s’opère. Zachée par exemple décide de rembourser en surplus à tous ceux et celles à qui il aurait extorqué de l’argent. Lorsque Jésus rencontre le collecteur d’impôt, ce dernier laisse sur place toute sa bourse et marche à sa suite.
Jésus ne nous demande pas de ne pas avoir du matériel, mais il veut nous faire comprendre que nous ne devons pas nous y attacher au point de perdre notre âme, au point de priver les autres du strict nécessaire vital comme c’est monnaie courante aujourd’hui. Notre attachement c’est en Dieu seul que nous devons l’avoir.
Au dernier repas, Jésus laisse à ses disciples un commandement d’Amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Il ne pouvait demander une telle chose à ses disciples s’il ne l’avait pas vécu lui-même, si ses disciples ne l’avaient pas vu à l’œuvre au quotidien.
Sur la croix, Jésus donne à ceux qui y sont présents, et par conséquent à nous aujourd’hui, un dernier signe d’Amour, un dernier geste rappelant son message, l’essence même de toute sa vie publique. Il dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». N’est pas là une fois de plus un message d’Amour de Jésus ?
Ce bref parcours du message de Jésus dans les Évangiles nous dit qu’il n’y a pas d’Amour sans Croix. Vivre en chrétien au quotidien, c’est transmettre sans cesse le message d’Amour de Jésus dans toutes les sphères de sa vie (professionnelle, familiale, associative, etc.) sans reculer devant la Croix, en l’accueillant comme faisant partie de sa vocation de chrétien et de chrétienne.
Être chrétien et chrétienne aujourd’hui, c’est vivre selon l’Évangile, c’est actualiser les Évangiles en se conformant en tout au Christ. C’est vivre le commandement d’Amour de Jésus dans les choses concrètes de la vie. C’est se ranger du côté des Pauvres, des plus petits, des marginalisés, des personnes rejetées, des personnes jugées, etc. C’est apporter au monde ce même message d’Amour de Jésus. C’est prendre conscience de ses forces et de ses limites, c’est accepter de faire confiance à d’autres qui cheminent avec nous, parce que nous ne cheminons pas seuls, nous cheminons en communauté, en Église. C’est accueillir l’autre dans sa différence sans le juger. C’est accepter de faire route avec ceux et celles qui ne partagent pas les mêmes convictions politiques, religieuses, etc., que nous. C’est dépasser nos clivages politico-religieux et faire un pas en avant pour le dialogue dans le but de se réconcilier. C’est accueillir à sa table le pauvre qui a faim. C’est s’arrêter en chemin pour donner un sourire ou un bonjour à celui ou celle qui nous demande une pièce. C’est s’intéresser à son voisinage dans son lieu de résidence. C’est visiter la personne âgée qui vit à quelques mètres de chez nous et dont on ne pense pas souvent à visiter. C’est consacrer quelques minutes de son temps pour la gratuité : bénévolat, prière, célébration eucharistique, etc. C’est accepter de faire partie de l’Église, cette famille incomprise dans la société actuelle, c’est accepter de l’aimer et de la chérir comme nous-mêmes, malgré ses faiblesses qui en fait sont les nôtres. C’est toujours rechercher ensemble des solutions et ne pas opter pour le chemin de la faciliter : la fuite, le schisme, le rejet de la faute sur l’autre, etc. C’est oser se désolidariser de son groupe d’appartenance, de son groupe social pour rechercher la vérité à la suite de Jésus. C’est cheminer ensemble, c’est édifier les autres frères et sœurs qui nous entourent, c’est confesser Jésus dans le monde.
© Léandre Syrieix.
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