Bienveillance Maternelle[:]


Pope Francis4De Matthieu 7 : 7-12 /Esth 14,1, 3-5, 12-14/Ps 138

Parce que nous connaissons tous très bien ce texte de l’Évangile de Matthieu où Jésus nous dit que « si nous demandons, nous recevrons, si nous frappons, la porte nous sera ouverte… » (Mt 7 : 7-8), j’ai choisi d’orienter cette brève réflexion sur un type particulier de « demande ». Nous pouvons le trouver chez les mères, qui sont toutes spécifiquement bienveillantes, et dont ce qui les caractérise est décrit par le Pape Jean-Paul II à travers l’expression « génie de la féminin ».

Certes, Jésus nous assure que si nous demandons, nous recevrons. Mais en fait, « quelle est la demande par excellence ? Quel est le vrai but de notre demande ? Demandons-nous seulement pour toutes les choses dont nous avons besoin à l’instar de l’intelligence pour réussir professionnellement ou autres ? Ou encore la force de jeûner et d’obtenir beaucoup de grâces pendant ce temps de Carême ? Ou bien, nos demandes sont-elles tournées vers les besoins des autres ? La reine Esther dans la lecture ici proposée nous montre une autre forme de demande. Ou plutôt, elle oriente pour nous la demande différemment. La reine Esther ne demande pas à Dieu uniquement pour elle, mais pour son peuple. C’est par exemple cela l’attitude et le propre d’une Mère qui se soucie toujours de son enfant. Elle se prive de tout pour que son enfant ne manque de rien ; c’est la « Bienveillance Maternelle. »

Que fait une mère dont l’enfant est malade ? Elle reste à son chevet jour et la nuit, elle prie Dieu de tout son cœur pour lui et s’oublie même parce qu’elle le veut guéri. La mère est même prête à tout risquer comme la reine Esther : « Délivre-nous par ta main, viens me secourir, car je suis seule, et je n’ai que toi, Seigneur, toi qui connais tout. » (Esth 14 : 5) Et nous ?

Nous avons été appelés par le Christ à le suivre à travers le sacerdoce de notre baptême, non pas pour nous-mêmes, mais pour amener les gens à lui, pour nous soucier de l’humanité, pour nous déshériter intégralement, radicalement pour le Royaume de Dieu. Pour réaliser cette mission, l’image de la « Bienveillance Maternelle » peut être d’une grande aide pour nous. Ainsi, nous pourrions prier de tout notre cœur, avec une grande espérance parce que, comme le psalmiste, nous sommes sûrs que Dieu répondra : « Je te rends grâce, Seigneur, de tout mon cœur ; devant les dieux je chante tes louange. » (Ps 138 : 1)

Vous vous demandez probablement pourquoi cette image ou exemple de la « Bienveillance Maternelle »? En fait, dans ma propre vie, j’ai vécu profondément l’amour de Dieu à un moment où j’étais rejeté et jugé, à un moment où je ne connaissais pas « la Splendeur l’Amour de Dieu » pour moi. Après cela, j’étais à la recherche d’explications de cet Amour ; je voulais comprendre, mais la seule image claire qui me revenait sans cesse était « l’amour d’une mère pour son fils. » Qui peut comprendre cela ? Ensuite, je voulais et je veux encore que tous les hommes et toutes les femmes vivent la joie, fassent l’expérience de « se savoir aimés (e) ». Que tous et toutes sachent comment ils (elles) sont faits (e) « Par Amour et Pour l’Amour. » Voilà pourquoi la prière de la reine Esther a attiré mon attention pour cette réflexion.

Saint Jean-Marie Vianney le curé d’Ars disait : « La Sainte Vierge se tient entre son Fils et nous. Plus nous sommes pécheurs et plus elle a de tendresse et compassion pour nous. L’enfant qui a coûté le plus de larmes à sa mère est le plus cher à son coeur. » Donc, comme la Vierge Marie, soyons remplis de « Bienveillance Maternelle » pour nos frères et sœurs, ainsi que toutes les personnes vers qui nous sommes envoyés, avec le même soin qu’elle.

© Léandre Syrieix.

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