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Ce qui s’est produit le mercredi 06 janvier 2021 peu après 17 h m’a laissé sans mots, m’a plongé dans un immense silence qui m’a paru interminable. Voici la déclaration de notre Premier ministre, M. François Legault[1] :
Les lieux de culte, on savait que jusqu’à présent, hmm, on avait le droit d’être jusqu’à 25, maintenant ça va être interdit on a vu qu’à certains endroits ça avait créé des problèmes. La seule exception qu’on va faire c’est pour les funérailles. Donc les funérailles on va limiter à 10 personnes. Bon maintenant, peut-être le sujet qui était le plus débattu, les écoles…
Oui, une fois de plus, notre gouvernement ferme les lieux de cultes et l’annonce se fait de manière banale entre deux sujets très importants, les commerces essentiels et les écoles. Aucun journaliste parmi, presque, la dizaine à avoir posé des questions n’ont réagi sur ce sujet. De fait, la question des lieux de culte est tellement banalisée au Québec que l’on se demande s’il n’y a pas des représailles pour ceux et celles qui osent la soulever surtout lorsqu’on est une personne politique, journaliste, etc. Est-ce toujours au nom de la laïcité ou il y a autre chose en arrière ?
Curieusement, l’automne dernier, certaines instances politiques ne se sont pas gênées, une fois de plus, pour manquer de charité envers l’Église, notamment envers la Fabrique Saint-François-de-Laval sur la question du patrimoine religieux (église Saint-Charles de Limoilou). J’ai personnellement été ébahi devant la couverture médiatique sur ce sujet. Ainsi, il n’y a pas eu de silence, comme s’il y avait une volonté de toute part de persécuter, d’attaquer, d’oppresser, etc. Mais la question que je me pose est celle de savoir : qu’est-ce que le Patrimoine religieux ? Le dictionnaire Larousse indique que le patrimoine est un « héritage commun d’une collectivité, d’un groupe humain… » Ainsi, le patrimoine religieux est l’héritage religieux commun d’une collectivité, d’un groupe humain et comprend non seulement les édifices, mais aussi les pratiques et les objets liés aux rituels de chaque tradition religieuse.
Or au Québec, nous excellons dans nos façons de réduire le patrimoine religieux aux édifices tout en faisant fi du reste. Bien sûr, dans une société mettant en avant une « sécularisation laïciste », s’attendre à une défense des célébrations des rituels catholiques par des politiciens, des journalistes, etc., n’est qu’un leurre. Qui peut être mieux placer pour défendre le patrimoine religieux chrétien comme expression de la foi chrétienne sous toutes ses formes que les chrétiens eux-mêmes ? Mais au contraire, depuis l’annonce du 06 janvier 2021, Grand Silence Sur Tout Le Québec ! Un tel silence me rappelle celui du Grand et Saint Samedi Pascal : « Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et Il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler[2]… »
Dans notre cas de figure, Dieu ne s’est pas endormi, mais au contraire, il s’est incarné. Voilà ce que nous soulignons encore dans la Liturgie de l’Église puisque nous sommes toujours dans le Temps de Noël. Oui, Dieu visite son Peuple, il est là avec nous dans la barque, mais que faisons-nous ? Nous sommes dans la crainte, dans la plainte, dans le tourment, et notre Grand Silence se fait ressentir sur tout le Québec. Il est temps pour nous de laisser les paroles du Christ trouver un écho dans nos vies de manière concrète : « Confiance… n’ayez pas peur ! » (Mt 14, 27). Il est temps que nous sortions de notre tiédeur ; que nous nous soulevions ; que nous nous bougions, car ce ne sont pas les autres, pires encore les athées, qui vont défendre la foi chrétienne et son expression.
Ce à quoi nous assistons ne peut qu’être soutenu par les forces du mal et nous avons la responsabilité, à cause des engagements de notre baptême, de nous lancer urgemment dans une lutte spirituelle. Aux grands mots, les grands remèdes ! Réveillons-nous, Soyons sobres, veillons, car notre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant notre perte (1 P 5 : 8). Plusieurs moyens sont à notre portée. Que toutes et tous, comme baptisés, nous fléchissions les genoux pour prier, jeûner, fréquenter la Parole de Dieu, effectuer des neuvaines, etc. Que ceux qui ont reçu l’Onction célèbrent assidument et sans relâche le Saint Sacrifice de la Messe en privé dans le cadre de ce combat spirituel. Que les filles et les fils de Notre Mère Église qui ont des responsabilités dans notre gouvernement, dans toutes les instances publiques et privées, dans tous les lieux de pouvoirs et de prises de décision en ces temps critiques aient le courage de sortir de leur Grand Silence et se souviennent des engagements de leur baptême.
Que toutes et tous, à cause des engagements de notre baptême, nous sortions de ce Grand Silence pour dénoncer avec charité ces mesures oppressives à l’encontre de l’expression de la foi de l’Église par tous les moyens à notre portée (réseaux sociaux, médias…) ; tout en respectant les mesures de Santé publique visant à protéger les plus vulnérables, à freiner la propagation du virus. Toutes les autres idées sont les bienvenues, car c’est ensemble que nous devons être forts dans ces luttes.
© Léandre Syrieix.
Fonds-Daniel Abel
[1] Extrait de la vidéo de la Conférence de presse du 6 janvier 2021, https://www.facebook.com/watch/live/?v=3097123877184378&ref=watch_permalink
[2] Homélie ancienne pour le Grand et Saint Samedi « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera », Extraite du Bréviaire.
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