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Sainte Kateri a su suivre le chemin de son temps à travers sa culture, sa tradition amérindienne. Elle a cherché Dieu dans la nature selon ses coutumes et dans le respect de la création. Elle a su faire face à l’absence de l’amour se ses parents dans sa croissance dès sa tendre enfance, et surmonter les moqueries et rejets de son entourage à cause de sa défiguration. C’est en s’abandonnant au christ qu’elle a réalisé son chemin vers la maturité humaine.
Par Amour pour le Christ qui lui avait été révélé dès sa tendre enfance par sa mère grâce à l’action de l’Esprit-Saint, elle refuse de se marier, allant ainsi à contre-courant de ses coutumes amérindiennes[1]. Elle nous enseigne à travers cet acte les choix radicaux que nous devons faire aujourd’hui face aux différentes propositions que nous font nos sociétés modernisées, nos différentes coutumes, qui ne sont pas toujours en accord avec la morale, le respect de la dignité de l’Homme, ni son épanouissement et son développement intégrale. En cette année de la Foi, elle nous montre que nos choix doivent être centré sur le Christ qui seul est l’essentiel et peu nous conduire au Vrai bonheur, car la Foi chrétienne respecte l’Humanité de chacun, révèle la dignité de chacun.
Sainte Kateri Tekakwitha a édifié ses compatriotes amérindiens par sa simplicité et son attachement au Christ. Dans cette relation intime avec le Christ, elle a puisé les force nécessaires pour dépasser d’emblée tout ce que le Père missionnaire de son village et les indiens convertis attendaient d’elle[2]. Malgré les hostilités de sa famille et de son entourage, elle s’est battue pour devenir chrétienne au point de fuir sa région natale. Elle avait compris que le chemin que lui proposait sa culture et ses traditions ne lui permettraient pas de vivre comme baptisé, néanmoins :
Kateri n’a pas abandonné sa croyance au « Grand Manitou » et aux génies malfaisants et elle n’a pas retiré sa foi au paradis de son peuple[3] – lieu par excellence de chasses broyeuses où se réjouiraient dans l’au-delà tous les braves et courageux iroquois – pour tout remplacer par la croyance à un Dieu impersonnel, espèce de vaste nuage grisâtre, flottant à une distance infinie de notre terre[4].
Pour « oser » sa vie avec le Christ, elle est allée à contre courant de cette culture pour montrer au monde de son temps que c’est le Christ qui est au centre de toute culture, de toute tradition. Les missionnaires Français de la mission Saint-François Xavier, les autres autochtones qui vivaient auprès d’elle étaient tous surpris de sa sainteté et de sa foi, au point où à sa mort la population accouru pour la voir. Elle fut donc un témoin ayant favorisé la conversion d’un bon nombre, conversion de nombreux non-croyants, amérindiens à la Foi en Jésus-Christ. Toute l’influence de la vie de cette sainte reste d’actualité, surtout à cette heure où de plus en plus de religions sont proposées aux non-croyants et même à certains croyants sous différentes formes. Sainte Thérèse à l’instar de Kateri à dû être confrontée aux mêmes situations. Elle a d’ailleurs été proposée par le bienheureux Pape Jean-Paul II comme docteur de la foi pour le monde de l’incroyance. À son époque marquée par un catholicisme austère et culpabilisant, par une conception pessimiste de l’être humain (jansénisme), Thérèse de Lisieux s’est abandonnée entièrement au Christ. Comme il était de coutume à cette époque du jansénisme de présenter dieu comme un Dieu justicier, elle par son expérience de vie chrétienne a montré aux hommes et aux femmes de son époque un Dieu de tendresse, plein d’amour et proche de nous. Elle a connu les épreuves de la foi à travers les événements de la vie, la maladie, et elle s’écriait ainsi « Oh ! Non, je ne crains pas une longue vie, je ne refuse pas le combat car Le seigneur est la roche où je suis élevée, qui dresse mes mains au combat et mes doigts à la guerre. Il est mon bouclier, j’espère en Lui[5] ».
À la suite de Ste Kateri, n’hésitons pas à Croire, à Mettre Notre Confiance en Jésus-Christ, même si nous ne Croyons pas, nous y trouverons un sens, car elle y a trouvé un sens à sa vie. Notre société, notre ère a soif du Christ, a besoin de donner un sens à sa vie, mais ce n’est qu’en Christ que cela est possible. Osons ainsi Croire jusqu’à l’Ivresse et nous verrons l’aube d’une « Humanité Nouvelle » dont la saveur est seulement en Jésus-Christ et nul par ailleurs.
Léandre
[1] Plus particulièrement les coutumes iroquoises qui obligeaient les jeunes à aller en mariage très tôt, parfois à l’âge de 8 ans et à « à cause du rythme tribal de la vie iroquoise, ces enfants ont dû d ‘éveiller assez tôt à la réalité sexuelle… Henri Béchard, s.j. , L’héroïque Indienne, Montréal, Fides, 1980, p. 35.
[2] H. Béchard, s.j. , L’héroïque Indienne…, p. 38.
[3] C’est également l’enjeu de l’inculturation que nous connaissons grâce à notre sainte Église, notre Mère, qui nous y a introduit avec le saint Concile Vatican II.
[4] H. Béchard, s.j. , L’héroïque Indienne…, p. 113.
[5] Sainte Thérèse, Histoire d’une âme, Bar le Duc, Cerf/DDB, 1990, p. 246.
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