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Dans le libre des Proverbes, la sagesse est personnifiée et présentée comme travailleuse. On peut voir cet aspect à travers l’édification d’une maison qui est la tienne. Elle prépare un banquet, elle se prépare pour un événement. Elle fait le travail mais envoie ses servantes pour inviter ; mais elle même crie son invitation sur les hauteurs de la ville[1].
Dame folie est tapageuse, car elle fait beaucoup de bruits pour rien. Elle n’est pas brillante et ne comprenant rien. Elle n’est point intéressante à première vue. Elle s’assied à la porte de sa maison sur un siège, sur les hauteurs de la ville pour interpeller les passants. Elle invite donc aussi comme la sagesse.
Le livre des proverbes présente une peinture de notre société actuelle, de deux catégories de personnes : celle de ceux qui se laissent dirigées par la sagesse du Père, et celle de ceux qui s’abandonnent au monde, selon l’esprit du monde dans des structures de péchés.
La sagesse et la folie font respectivement les invitations succinctes ci-après: « y a t-il un homme simple[2] qui soit dénué de sens, du sens pratique de la vie, de l’expérience ?», « y a t-il un homme simple dénué de sens qui vienne par ici ? ». Les deux voix semblent dire la même chose et cela peut être mêlant pour le passant, c’est-à-dire pour l’homme de notre temps dans le monde présent.
« Mangez de mon pain, buvez de mon vin, abandonnez la niaiserie, entrez avec moi dans la vie et vous vivrez… » telle est l’invitation de la sagesse. Avec elle, c’est la vie est assurée à toute personne qui la suit, une vie pleine de sens.
La folie présente quant à elle les eaux dérobées douces aux passants, les mets clandestins. Il y a ici une allusion à un bordel, car la séduction renvoie au sexe selon la traduction hébraïque. Toute personne qui répond à cette invitation choisit la mort, les ténèbres, la vie vide de sens, sans intelligence, pleine de folie, une vie ne valant pas la peine d’être vécue.
A première vue, la sagesse et la folie disent la même chose, mais en creusant on va plus loin, et on découvre le sens profond des deux interpellations : la vie et la mort.
Cette image est très actuelle et le mot Dieu n’apparaît nul par dans les textes, pourtant cette sagesse est divine, elle fait les délices de Dieu chaque jour, elle joue en présence de Dieu, elle n’est pas plate. C’est cette sagesse que nous devons annoncer aujourd’hui, surtout en cette période de la nouvelle évangélisation.
De nombreux hommes et femmes ne savent plus discerner l’invitation de la sagesse et se laissent tromper par la folie. Le système économique actuel affame, appauvrit, et élargit les disparités entre les hommes, créant ainsi une crise qui entraine la perte de la dignité d’un bon nombre. Dans ce contexte déplorable, la tentation de faire route seul est grande, la tentation d’écraser les plus faibles par égoïsme et par ambition de réussite personnelle guette tout le monde. Mais le Christ nous dit qu’à chaque fois que nous l’aurons fait à un des plus petits, c’est à lui que nous l’aurions fait.
En ces temps difficiles, où l’humanité connaît de nombreuses transformations critiques, des guerres, de nombreux maux, etc., la sagesse du Père nous invite à choisir la Vie plutôt que la mort, elle nous invite à rechercher l’essentiel dans l’évangile et la doctrine sociale de l’Église qui sont toutes deux indissociables et le chemin qui nous mène dans la relation filiale avec le Père.
© Léandre Syrieix.
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