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Vatican II : prêtres et séminaristes[1] ?
En quoi le Concile Vatican II nous concerne comme prêtres, séminaristes, etc. ? Ce concile doit représenter un bien spirituel pour nous aujourd’hui comme héritiers, comme chrétiens.
Dans la bulle papale du 25 décembre 1965 Humane Vitae, le bienheureux Jean XXIII écrit :
« Jésus-Christ Rédempteur du genre humain, avant de monter… porter la Bonne Nouvelle […] », on voit là une préoccupation de porter l’évangile à nos frères aujourd’hui. Dans la suite du commandement, il y a une promesse. « Dans les plus graves moments de l’humanité […] » : le saint Père faisait allusion à la situation du monde en 1961, la situation de la société qui est encore celle d’aujourd’hui. Et le bienheureux Jean XXIII dans la situation de l’époque part de son expérience pour orienter le Concile.
« Douloureux constat[…], l’Église assiste aujourd’hui […] » : l’Église assistait à cette crise[2] de l’humanité qu’il avait connu durant la 2ème guerre mondiale. Cette crise désorganise la stabilité et emmène à d’autres changements.
« Ces douloureuses constations[…] » : Jean XXIII présente son regard sur la situation de l’époque[3]. La question de l’anxiété également évoquée par le saint Père conduit à s’interroger et à se poser des questions. Il avait l’intuition que ce temps de crise pouvait ouvrir des pertes, d’où l’opportunité d’offrir l’évangile qui pourrait répondre aux aspirations du genre humain. Dans une telle situation, on peut effectivement réagir par le découragement ou se réconforter en se disant qu’il y a des ouvertures.
Quelle est la situation du monde avant le Concile Vatican II et le rôle de l’Église, sa place et sa disposition par rapport à l’évangile ?
Ce qui est important pour le Concile oeuchuménique, c’est que le dépôt de la documentation chrétienne soit conservée et présentée de manière efficace. Il est nécessaire que ce qui vient des anciens soit conservé, car ils sont héritiers et dans la tradition chrétienne, on peut conserver indument l’héritage ou le faire fructifier.
Mais comment promouvoir la doctrine à notre époque ? Ce n’est pas comme avant le Concile, mais il y a de nouvelles voies pour notre époque. Il s’agit de présenter la doctrine d’une façon qui réponde aux exigences de notre époque.
- Doctrine approfondie et présentée aux exigences de notre époque
- Attacher beaucoup d’importance à cette forme[4]
50 ans après l’ouverture de ce Concile, on est pratiquement dans la même situation. Comme les Pères conciliaires, nous devons travailler patiemment à élaborer de nouvelles formes pour apporter l’évangile au monde. Depuis 50 ans, le monde a changé, la culture à travers le monde a changé. Ainsi cette tâche d’arriver à donner l’évangile correspondant à notre époque n’est jamais finie[5]. Nous devons reprendre ce travail et se mettre comme les Pères conciliaires en situation d’apprentissage. Le but est de trouver le bon point de départ pour s’adresser à l’autre, au monde…
Le pape Benoît XVI dit aujourd’hui que la Nouvelle Évangélisation consiste à revoir le Concile Vatican II. Il ne faut pas lire la Nouvelle Évangélisation comme un projet élaboré avec le Concile Vatican II, qui serait un contre programme. Penser ainsi c’est y voir une rupture, alors que fondamentalement c’est le même geste posé aujourd’hui que celui du début du Concile.
Dans l’analyse de Jean XXIII le monde de son époque n’est pas fermé à l’évangile, c’est pourquoi il veut proposer autre chose qui rejoigne le monde. Les nouvelles façons d’emmener la doctrine aujourd’hui dont parle Jean XXIII portent également sur les techniques de communication pour nos frères dans nos rues, nos familles etc., mais également sur se centrer sur la Parole et réapprendre à la lire, de profiter de son accessibilité aujourd’hui[6].
Il y a 50 ans, mais les défis et les tâches qu’on donnés Jean XXIII aux Pères conciliaires sont les nôtres aujourd’hui. Le temps d’apprentissage qu’ils ont eu à faire est encore à faire par nous aujourd’hui. Les Pères conciliaires ont peiné à trouver comment parler au monde, à trouver le point de départ pour rencontrer l’humanité, la méthode à suivre. Il y a donc une recherche conciliaire à faire plutôt qu’une recherche par exclusion.
[1] Article rédigé à partir de l’exposé de l’Abbé Giles Routhier – Recteur de la faculté de Théologie de l’Université Laval – le 11 Octobre 2012 au Grand Séminaire de Québec dans le cadre du 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II.
[2] Cette crise est assimilable à la crise d’un adolescent.
[3] Il s’agit des guerres meurtrières.
[4] Ou façon d’annoncer la doctrine.
[5] Parce que l’époque du concile n’est plus celui d’aujourd’hui.
[6] Tel est le cas de la vénération de la parole proposée aujourd’hui dans l’Église.
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