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La vacance du siège apostolique et l’entrée en conclave sont un temps d’unité durant lequel tous les chrétiens (e) du monde entier ont été conviés (e) à prier intensément la Sainte Trinité de donner à son Église un pasteur selon son cœur. À travers le monde, les fidèles ont prié et ce sont relayés (e) lors de diverses adorations tant de jour que de nuit. Comment le Père qui aime tant le monde pouvait-il rester insensible à une telle intensité ?
Dieu a donné à son Église un Pape, il a inspiré les Pères Cardinaux qui sont allés le chercher à l’autre bout du monde, en Argentine. C’est un signe que l’Esprit-Saint souffle où il veut, que le même Esprit-Saint qui planait sur les eaux au moment de la création, qui fut insufflé dans les narines de l’Homme à la création, qui a reposé sur le Christ au Jourdain, qui a donné naissance à l’Église le jour de la Pentecôte, qui a soutenu les martyres, vit dans notre Église au présent et demeure attentif au cri du monde, au cri d’hommes et de femmes marginalisés.
En choisissant le nom de François, le Cardinal Jorge Mario Bergoglio veut suivre le Christ dans son message et son apostolat auprès des pauvres, sur les pas de Saint François d’Assise. Il veut recentrer la mission Évangélique de l’Église, il veut la retourner vers ce pourquoi elle est née du côté ouvert au Christ sur la croix. Sa simplicité et son expérience dans les quartiers pauvres de Buenos-Aires sont une source d’inspiration pour le peuple de Dieu dont il est le pasteur.
Son premier message adressé aux cardinaux traçait déjà en quelque sorte les grandes lignes de son pontificat. Il nous a invité à travers les Pères Cardinaux à marcher en présence de la croix, à marcher dans le monde en direction des pauvres, en direction de ceux pour qui le Christ a consacré la totalité de son ministère. Une marche en présence de la croix, sans laquelle, le message de l’Église serait vide de sens. Il nous a invité à édifier, à faire prendre conscience à tous et à toutes, le devoir qui incombe aux hommes et aux femmes de notre temps à remettre l’Homme debout, à relever le pauvre qui croule sous le poids des injustices sociales, des inégalités, etc. En effet, Édifier c’est construire, c’est relever, c’est fortifier et soutenir celui et celle qui souffrent, c’est vivre le commandement ultime du Christ : l’Amour du prochain. C’est le meilleur moyen qui mène à Jésus-Christ, c’est le meilleur moyen pour rebâtir son Église : Mère de tous les Hommes sans distinction de race, de tribu, de statut social, etc. Le Pape François nous invite à proclamer le Christ, à proclamer son message adressé aux pauvres, aux oubliés, aux sans voix. Nous aurons ainsi comme chrétiens, comme êtres humains à répondre de nos agissements à l’encontre du faible et de l’étranger (e).
L’humanité connaît de nombreuses crises profondes : sociales, économiques, culturelles, etc. Elle ne peut s’en sortir en dehors du Christ, elle a besoin de retourner à la source, elle ne peut continuer à nier sa vraie nature : créée à l’image de Dieu. En remettant le Christ au centre de sa vie, en adhérant au message du Christ adressé aux pauvres, l’Homme pourra changer le cours de l’histoire.
Aimons nos pauvres, ils sont le visage du Christ. Alors que nous passons des heures devant le Saint-Sacrement ou à faire de nombreux débats politiques, économiques, etc. dans les médias, sur les places publique, le Christ est là dans la rue, dans l’ombre, dans la personne du pauvre.
Il est là dans nos prisons dans nos frères et sœurs qui, malgré leurs erreurs, ont la même dignité que nous aux yeux de Dieu. Il est là dans la rue, dans le froid, dans les prostitués (e) qui offrent leurs corps pour survivre, ou par contrainte, par abus. Il est à dans nos maisons de retraite dans nos aînés (e) oubliés (e) et abandonnés (e) par leurs familles. Il est là dans nos hôpitaux dans tous les patients (e) sans visite, condamnés (e) à une mort certaine. Il est là dans nos bidonvilles, dans les pauvres qui dérangent. Il est là dans nos hôpitaux psychiatriques, dans nos maisons pour handicapés (e), dans les personnes incomprises et réduites à leurs maux. Il est là dans nos ghettos, dans des hommes et femmes livrés à eux-mêmes, pris dans des trafics de tout genre : drogue, armes, etc. Il est là au quotidien près de nous. Nous le côtoyons jour et nuit dans un regard que nous croisons dans la rue, dans le métro, dans le bus et qui souvent nous dérange. Il est là dans la création que nous ne respectons pas, que nous bafouons au nom de l’économie, au nom de la rentabilité et du profit.
Aimons nos pauvres et soulageons les, car il se trouve que c’est Notre Seigneur que nous soulageons. Soyons heureux que les pauvres viennent nous demander! S’ils ne venaient pas, il faudrait aller les chercher, et on n’a pas toujours le temps dans une société à deux vitesses, où l’individualisme pousse tout le monde à la course après la recherche effrénée de l’abondance. Ne jugeons pas nos pauvres, ne les traitons pas de « BS[1] », même lorsque nous avons l’impression qu’ils sont des profiteurs du système, aimons les. En effet, St Jean-Marie Baptiste Vianney nous enseigne que le pauvre sera jugé sur l’usage qu’il aura fait de notre aumône, et nous, nous serons jugés sur l’aumône elle-même que nous aurions pu faire et que nous n’avons pas faite.
Comment pouvons-nous prétendre être chrétiens (e) lorsqu’à notre table ne se trouve jamais un pauvre ? Lorsque nous ne nous arrêtons jamais dans la rue pour porter une attention, pour donner un sourire ou une poignet de main à un (e) pauvre qui nous interpelle de bien de façons ? Le Pape François à travers ses gestes nous rappelle notre mission de baptisés (e), celle de l’Église dans le monde. Allons à la rencontre du Christ dans nos pauvres, vivons la cohérence entre notre foi et nos actions au quotidien, c’est à cela que le monde nous reconnaîtra comme disciples du Christ.
© Léandre Syrieix.
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Inspirant cette réflexion Léandre ! Ça fait du bien en effet d’avoir un nouveau Pape qui a les pauvres près de son coeur et qui le démontre par ses gestes et ses paroles !