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Journées Mondiales de la Jeunesse diocésaines 2019
Quelle est la pertinence en 2018 de continuer à proposer à la jeunesse des Journées Mondiales diocésaines ? Dans quel but ? Pour quoi faire ? La question est légitime dans la mesure où la réponse de la jeunesse à l’invitation de l’Église diocésaine est très faible. Pourtant, sur le territoire où est présent notre diocèse, notre Église locale et régionale, il y a beaucoup de jeunes ! Alors on se demande si c’est la proposition dans la manière dont elle est présentée qui ne rejoint pas.
Du 12 au 14 avril 2019 auront lieu les JMJ diocésaines à Limoilou en partenariat avec l’église Saint-Roch. Cette proposition, nouvelle dans sa formule, c’est-à-dire sur trois jours vise à rassembler la jeunesse de tous les horizons. L’événement est en cours de construction, mais ne peut rejoindre authentiquement et efficacement l’ensemble de la jeunesse si elle-même n’est pas présente ni impliquée dans les comités d’organisation afin de faire entendre sa voix, de faire des propositions, etc. Alors, jeunesse, ceci te concerne. Vas-tu répondre à cette invitation ? Où es-tu ? L’Église du diocèse de Québec a besoin de toi !
Chère jeunesse, le train passe, vas-tu y sauter ou le regarder passer ? Ce temps que nous vivons est marqué de manière générale par une certaine remise en question du catholicisme et de ses formes institutionnelles ; par l’essor de rapports complexes avec l’institution ecclésiale exprimés au niveau de la pratique, de la non-adhésion au contenu de la foi ; par un fossé qui s’est creusé entre les fidèles et l’institution ; par la baisse de la pratique religieuse en lien avec des facteurs organisationnels ; etc. Mais, si tu prends le temps de lire ces signes des temps qui nous sont donnés, tu verras que le moment est propice pour se questionner sur l’aujourd’hui et l’avenir de notre Église locale, de la regarder avec beaucoup de lucidité et avoir l’audace non seulement de reconnaître ses forces, mais aussi ses faiblesses en participant à sa rénovation. Cela nécessite un certain radicalisme. Tu as le choix de la critiquer en vue de la construire ou de la détruire. Toutefois, n’oublie pas l’interpellation du Seigneur : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. » (Mt 12, 30).
En effet, j’entends plusieurs personnes critiquer de façon non constructive les manières de faire dans notre Église locale, notamment la paroisse dans sa réalité actuelle. Souvent, les propos tenus manquent de charité non seulement à l’égard de ce qui est fait, mais aussi de nos aînés. Jeunesse, comment peux-tu critiquer si tu ne t’engages pas, si tu ne t’impliques pas ? As-tu d’autres priorités ? De quels ordres dont elles : professionnelles, familiales, etc. ? De quoi as-tu faim et soif ? Quelles sont tes sources de bonheur actuelles ? Nos aînés ont présentement le mérite d’avoir construit ce que nous vivons, d’avoir été impliqués dans leur jeunesse. En ce sens, ce que nous avons aujourd’hui n’est rien d’autre que le résultat de tant de vivacité et de générosité de leur part. Alors, jeunesse, avant de dire que tout est actuellement démodé ou en déphasage avec cette époque, rappelle-toi que la rénovation de nos manières de faire ne peut qu’être le fruit d’une conversion d’abord individuelle, d’une implication personnelle puis communautaire à l’édification de cette famille que nous formons, « prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. » (Rm 12, 4-5)
Cette interpellation te concerne chère jeunesse, peu importe où tu es rendue dans ta pratique religieuse, dans tes conceptions, car l’Église que nous formons est une famille dans laquelle chaque enfant a sa place. Peu importe ton groupe d’appartenance, ta famille religieuse, ta paroisse, quelles que soient tes convictions, tes idées, tu es bienvenue pour contribuer à l’édification de ce beau projet. En effet, c’est par ta présence et ton implication que tu pourras témoigner du but de l’Église : Témoigner. Mais témoigner de cette réconciliation qui nous vient de Dieu, par grâce[1]. » L’accueil et la réconciliation sont donc les moyens à travers lesquels tu pourras être aujourd’hui un véritable signe crédible « entre les personnes et les groupes aux appartenances culturelles et sociales différentes[2]. » La relation de l’Église avec le monde est alors celle de l’amour, car c’est à travers cela que toi et d’autres qui forment l’Église serez capables de témoigner que la proposition de la foi pour laquelle elle existe est un reflet de l’amour du Père qui, en Jésus-Christ aime et sauve le monde[3].
Quelques jeunes sont déjà réunis et n’attendent que toi. Tu peux, pour ce faire, contacter le Service Jeunesse du diocèse de Québec, la Mission Jeunesse Limoilou ou le service de pastorale jeunesse de la paroisse voire de ta communauté. Chère jeunesse, tu es invité à partager largement cette invitation à d’autres, car c’est ensemble que nous devons vivre l’aujourd’hui de notre de notre Église, construire l’avenir dans un travail patient, l’écoute et la charité du Christ qui nous presse (2 C0 5, 14) : Jeunesse c’est Maintenant ou Jamais !
© Leander Syrieix.
[1] Hervé Legrand, « Pour quoi l’Église ? Réflexions sur l’Église comme signe et instrument du rassemblement eschatologique des peuples », Prêtres diocésains Mars-Avril (1996), p. 130.
[2] Gilles Routhier, « L’Église : “sacrement” du vivre ensemble de la diversité de la famille humaine », Lumen Vitae LXX/4 (2015), p. 391.
[3] Severino Dianich, « Dall’atto del “vangelo” alla “forma ecclesiae” », dans Annuncio del Vangelo, forma Ecclesiae, Cinisello Balsamo (Milano), San Paolo, 2005, p. 139.
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