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Ba 5, 1-9 – Ps 125 (126) – Ph 1, 4-6.8-11 – Lc 3, 1-6 :
2ième dimanche de l’Avent (C)
Les images habituelles du désert répugnent et font peur ; car elles renvoient à l’aridité, à la sècheresse, à la solitude, à la souffrance, etc. Pourtant, plusieurs de nos contemporains sont en quête de ce lieu ainsi que de tout ce qui s’y apparente. Ils se ruent vers ces lieux de silence qui ont pris plusieurs forment à travers les âges : monastères, héritages, nature, etc. Toutefois certains fuient le désert sans doute à cause de ses connotations bien que sa traversée constitue un passage obligé pour tout être humain. Car, qui n’a jamais fait l’expérience du vide, du silence, de la solitude, de la sècheresse dans sa vie ? Bien que le désert ait encore une connotation péjorative il a connu maintes transformations et s’invite dans le quotidien de nos vies sous diverses formes. Ainsi, les déserts de sont plus uniquement des lieux répugnants, mais aussi des refuges permettant de se retrouver soi-même ou avec l’Au-delà de tout.
À moins d’être dans le déni total, le désert fait partie de la réalité humaine. Ainsi, toute personne en fait l’expérience, même malgré elle. Toutefois, la personne croyante la traverse dans l’espérance, la confiance, en souffrant et en aimant. Par ailleurs, la personne croyante recherche délibérément le désert puisque c’est le lieu de la rencontre avec le Seigneur ; du cœur à cœur avec Lui ; du silence qui favorise une écoute, une disponibilité totale. C’est le premier lieu où le Christ se rendit pour se préparer à sa mission (Mc 1, 12-15) ; c’est là qu’Il va souvent à l’écart et y convie ses disciples pour se reposer (Mc 6, 31). C’est le lieu fréquenté et quasiment habité par plusieurs grandes figures bibliques comme Abraham, Moïse, Élie, etc. C’est du désert que retentit la voix de Jean-Baptiste invitant à se préparer pour accueillir le Seigneur qui vient ; à entreprendre un chemin de conversion ; à se disposer ; à se tenir prêt, car sa venue est imminente.
D’autres voix ne se lèvent-elles pas dans les déserts du monde ? Quels sont ces déserts modernes où retentissent les cris des messagers du Seigneur à la manière de Jean-Baptiste ? Ne sont-ils pas identifiables à travers tous les outils technologiques qui nous donnent accès à des plateformes, des réseaux sociaux, des lieux de partage de la Parole de Dieu et d’annonce de la Bonne Nouvelle du salut, des lieux de méditation en ligne ? La pandémie de la Covid-19 a transformé nos habitudes et permis de voir l’éclosion de ces déserts modernes, de ces lieux où les « voix de [ceux] qui crient dans les déserts » se font entendre. Ainsi, si le désert est le lieu de la rencontre, du cœur à cœur avec le Seigneur, ne devrions-nous pas le rencontrer dans ces lieux virtuels où sa Parole est proclamée sous bien des formes ? Ces déserts ne se trouvent-ils pas aussi en nos cœurs ou autour de nous ? Le temps de l’Avent est propice pour oser entrer dans ces déserts qui nous sont accessibles afin de nous mettre à l’écoute du Seigneur qui vient ; afin de nous préparer à l’accueillir. Car il vient dans sa gloire pour nous visiter, nous relever, nous faire participer au bonheur promis par le Christ.
Entrer dans le désert avec espérance pour être à l’écoute est un choix libre de purification permettant d’abandonner toute forme de tristesse et de misère pour refléter, à travers toutes les sphères de sa vie, la Gloire de Dieu (Ba 5, 1). Entrer dans le désert est un passage obligé qui mène à la joie, à la lumière de la Gloire de Dieu, avec sa miséricorde et sa justice (Ba 5, 9). Ce temps de l’Avent qui est à notre portée est un moment favorable pour faire, personnellement et collectivement, le choix audacieux d’entrer dans les déserts qui s’offrent à nous, ces lieux de la rencontre avec le Seigneur. Comme saint Paul, que nous puissions entrer dans les déserts de ce temps dans la joie (Ph 1, 4) et dans la prière en vue de la rencontre avec le Seigneur en vue de l’ultime face à face.
© Ab. Léandre Syrieix.
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