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Is 1, 12-18 – Ps 41 (42) – Ep 2, 13-22 – Mt 25, 31-41 : 3ième dimanche du Temps ordinaire (A) – Dimanche de la Parole de Dieu – Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens
Nos incohérences personnelles, nos divisions internes, au sein même de nos communautés de vies, emmènent à se demander en toute légitimité si la recherche de l’Unité des chrétiens est vraiment possible ! Lorsque les non-croyants nous voient agir et vivre au cœur du monde à travers nos contre-témoignages chrétiens, alors ils sont parfois convaincus que cela ne vaut pas la peine de choisir la voix du christianisme. Pourtant, l’Unité des chrétiens est possible, mais conditionnée par une réelle conversion personnelle et collective.
Multiplier les prières, faire des dons, donner des offrandes, etc., fléchir nos genoux jour et nuit n’attire guère l’attention du Seigneur si nos mains sont pleines de sang ; si nous ne cessons pas de faire le mal autour de nos ou d’être des acteurs de haine, de guerres ou de divisions. L’appel du prophète Isaïe est très actuel, notamment dans le cadre de la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. En effet, ne prenons pas cette interpellation prophétique à la légère ; car nous ne pouvons pas vouloir que le Seigneur agrée nos prières si nous fermons nos oreilles, nos mains, nos cœurs, nos maisons, nos communautés, nos frontières à des frères et sœurs en humanité à cause de nos convictions religieuses ou autres. Il n’y a aucun péché que Dieu ne puisse pardonner ; mais cela suppose que nous acceptions de cesser nos mauvaises actions, nos sources de division, etc., et accueillions sa miséricorde.
Comment pouvons-nous prétendre être « disciples du Christ », appartenir au Christ, si c’est lui-même qui est au cœur de nos divisions et querelles ? Saint Paul nous rappelle que le Christ est notre paix ; que par sa mort et sa résurrection, il a détruit les murs de la haine. Comment donc, pouvons-nous, aujourd’hui, ériger des murs de division, nourrir de la haine au sein même de nos communautés chrétiennes par le biais de guerres de clochers, des gestions de biens matériels, d’opposition de convictions ou d’écoles théologiques voire de dévotions ? Le Christ est venu annoncer un message de paix en nous réconciliant avec Dieu par le moyen de la croix. Cette paix ne sera pas possible dans le monde ni entre frères et sœurs chrétiens si elle n’advient pas en nos cœurs, au sein de nos relations conjugales, dans nos familles, dans nos maisons, dans nos communautés de vie, dans nos paroisses, au sein de nos unités pastorales missionnaires, etc. Si le message de paix et d’unité du Christ ne résonne pas en nos cœurs et ne provoque pas notre conversion personnelle ; alors toute unité avec d’autres églises chrétiennes ne sera que pur mensonge et hypocrisie.
Nous aurons beau essayer de paraître, de montrer une fausse image de nous afin d’être bien perçus publiquement et appréciés ; mais Dieu seul connaît notre cœur et nous confrontera au moment venu. C’est en ce sens que le Christ nous interpelle dans l’Évangile selon Matthieu ; car nous devons dépasser nos idéologies pour accueillir sa Parole dans la simplicité et l’appliquer concrètement dans nos quotidiens. Les principes évangéliques du Christ sont à portée de tous. Cela ne nécessite pas des doctorats ou spécialisations, mais cela repose sur des applications concrètes comme : nourrir celles et ceux qui ont faim de nourriture matérielle et spirituelle ; étancher la soif de tant d’hommes et de femmes de nos quotidiens ; accueillir dans nos milieux les étrangers aux multiples visages qui se présentent à nous de bien de manières insoupçonnées ; visiter et soulager celles et ceux qui souffrent de toute forme de maladie physique ou spirituelle ; aller au cœur des différentes prisons où sont condamnés des frères et sœurs appelés à la même liberté que nous dans le Christ Jésus. Tandis que nous nous divisons pour multiples raisons (idéologiques, philosophiques, théologiques, doctrinales, religieuses, etc.), le Seigneur nous invite urgemment à relever l’humanité créée à son image et rachetée par la croix de son fils.
Aucune Unité entre chrétiens n’est possible si nous ne reconnaissons pas l’autre comme une sœur, comme un frère créé à l’image de Dieu ; appelé à la même liberté et racheté par la mort et la résurrection du Christ. Cette reconnaissance n’est possible que par une conversion personnelle puis collective. Ensuite, c’est en redonnant à toute personne humaine sa dignité de fils et de fille de Dieu ; de frère et de sœur de Jésus-Christ par l’application de préceptes évangéliques comme l’amour, que nous pourrons véritablement œuvrer pour l’Unité entre tous et recevoir en héritage le Royaume préparé pour nous depuis la fondation du monde.
© Ab. Léandre Syrieix.
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