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Is 66, 18-21 – Ps 116 (117) – He 12, 5-7.11-13 – Lc 13, 22-30 : 21e dimanche du Temps Ordinaire (C)
Les frontières actuelles entre les États, les peuples et les races nous font oublier que la vie humaine est d’abord sociale, c’est-à-dire avec d’autres, avec nos semblables qui partagent notre humanité. Je rêve d’un monde où toutes et tous seront rassemblés à l’intérieur d’une même enceinte. Si cela semble impossible en ces temps actuels, cela demeure tout de même possible pour les chrétiens en un lieu.
Les grands leaders attirent à eux les foules par grand nombre. Ils touchent les cœurs par des paroles et des gestes, mais généralement cela ne dure qu’un seul instant, cela ne s’étend pas dans le temps. Un seul attire à lui les foules, les rassemble de toutes les nations ; un seul crée l’unité qui perdure à jamais : le Christ. Il n’y a que lui, la tête, qui unifie toute l’humanité dans sa diversité ; l’Église dans son multiculturalisme, dans son humanité composée de peuples, de races, de langues et de cultures. C’est avec cette diversité, cette richesse, que nous sommes appelés à passer par la porte étroite pour être rassemblés de l’autre côté.
Pour que le Christ, l’unique unificateur, puisse rassembler toute l’humanité dispersée, nous devons, en tant que chrétiens et chrétiennes, aller dans le monde entier proclamer l’Évangile du salut. Voilà notre mission dans l’unification des peuples en Dieu. Par notre baptême, nous sommes appelés à être en route, en chemin au cœur de tous les espaces du monde entier sans aucune distinction ni discrimination pour proclamer, pour inviter toutes les femmes et tous les hommes de notre temps.
Saint Paul nous indique comment annoncer le Christ, comment proclamer l’Évangile du salut au cœur du monde en vérité : en communiquant les leçons du Seigneur avec ce que cela comporte comme correction produisant avec le temps des fruits de paix et de justice. En ce sens, nous ne sommes pas envoyés pour caresser les oreilles des hommes et des femmes de ce temps, mais pour leur annoncer une parole de vérité, une leçon qui, à première vue, fait éprouver de la tristesse. Voilà comment nous pouvons être préparés pour passer par la porte étroite pour être rassemblés en Dieu par le Ressuscité avec la puissance de l’Esprit-Saint.
Le Christ nous rappelle que nous sommes appelés à passer par « la porte étroite » pour être unis à lui et à la Divine Trinité. L’étroitesse de cette porte est nécessaire pour que nous puissions aller à l’essentiel. Nous pouvons nous demander comment tous les peuples de la terre pourront être rassemblés par la porte étroite ! Cependant, ce qui semble à première vue semble impossible aux yeux de l’humanité ne l’est pas pour le Seigneur. Cela n’est pas irréalisable. Passer par la porte étroite nécessite que nous nous humiliions ; que nous nous dépossédions ; que nous apprenions le sens même de l’humilité à la manière du Christ : le service. C’est la condition pour y passer, car tout le monde en est convié, mais tous ne peuvent la passer. La métaphore de « la porte étroite » doit donc nous interpeller sur le plan spirituel ; car nous devons aller à l’essentiel et abandonner toute pratique religieuse incohérente avec la foi chrétienne : syncrétisme, boulimie spirituelle, vagabondage religieux, dévotions déréglées, lecture intégriste des Saintes Écritures, etc.
Il n’y a qu’un seul rassembleur et unificateur qui pourra nous réunir en lui avec toutes nos sœurs et tous nos frères sans aucune distinction. Cela sera possible si nous acceptons d’œuvrer à cette fin, c’est-à-dire à assumer les engagements de notre baptême en allant annoncer le Christ ressuscité partout dans le monde où se trouvent des hommes et des femmes. Cela sera également possible si nous osons nous humilier, nous déposséder tant matériellement que spirituellement pour passer par la porte étroite en abandonnant tous nos égoïsmes et individualismes spirituels.
© Ab. Léandre Syrieix.
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