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À toi ma reconnaissance mon ami, parce que tu me fais grandir et me révèles l’inconnaissable en moi-même par tes propres reflets.
À toi toute ma gratitude mon ami, parce que tu as osé descendre avec moi très bas, au plus profond de l’obscurité qui guettait notre lien : querelles, propos malveillants, pensées ignominieuses, rancœurs, colère, méchanceté, silence, énervements, etc. Nous sommes ainsi descendus ensemble si bas pour nous relever, pour renforcer ce lien amical qui nous unit.
À toi toute mon admiration, parce que tu as su demeurer présent, même lorsque mes sévères propos visant à te blesser t’ont transpercé assez profondément pour mettre fin à notre amitié. Malgré tout cela ta présence m’a rejoint, a suscité mon introspection et m’a permis d’oser trouver un peu d’humilité pour reconnaître mes torts et songer à la possibilité d’un nouveau départ.
À toi ma reconnaissance mon ami, parce que tu as accepté de grandir davantage et de déceler la présence de l’au-delà de tout, de l’inconnaissable en toi par mes propres reflets.
À toi toute ma gratitude mon ami, parce qu’en descendant plus bas avec moi dans l’obscurité qui guettait notre relation, tu as permis qu’un nouveau jour se lève dans ce lien amical qui nous lie, que les rayons du soleil éclairent et dissipent toute trace ténébreuse encore présente.
À toi toute mon admiration, parce que tu as su tendre spontanément la main en même temps que la mienne pour reconsidérer cette amitié qui nous lie.
L’amitié est-elle véritable lorsque suite aux épreuves le silence, la séparation, la rancœur, tous les autres maux demeurent permanents et éternels ? Y a-t-il amitié sans conversion ? L’amitié est-elle possible s’il n’y a pas une volonté réciproque et profonde de réconciliation ? S’il n’y a pas de disposition à recevoir gratuitement ? L’amitié a-t-elle un sens s’il n’y a pas une prise de conscience des limitations humaines ? L’amitié est-elle pensable s’il n’y a pas de Parole donnée et écoutée ? S’il n’y a pas de communication claire tournée dans la recherche commune de la Vérité ? L’amitié est-elle véritablement possible si elle n’est pas trinitaire ?
À toi ma reconnaissance parce que tu t’es révélé à nous dans les épreuves de notre amitié, car dans l’adversité tu as permis que nous nous relevions et ayons les yeux fixés sur toi. Que serait-il advenu de nous si nous ne nous étions pas arrêtés et n’avions pas laissé d’espace pour que tu puisses te joindre à nous ?
À toi toute ma gratitude de nous avoir introduit dans ce lien trinitaire, intime à toi-même et de nous avoir permis de prendre conscience de ta présence qui nous unit, de ton amour qui nous habite.
À toi toute mon admiration, parce qu’en l’admirant, c’est toi que je contemple en lui, c’est ton image que je vois en lui puisque tu l’as voulu à ton image, c’est toi qui à travers lui viens recommencer un nouveau départ avec moi.
À toi toute ma confiance mon ami, parce que relevés ensemble de notre chute, nous sommes devenus encore plus fort que jamais. J’ai la certitude que bien qu’il y aura d’autres épreuves, nous surmonterons ces moments, non pas seuls, mais par Lui parce qu’il peut tout ; avec Lui sans qui toute entreprise est vaine et en Lui parce qu’il est la finalité, notre aboutissement.
© Léandre Syrieix.
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