Oser Croire en la Parole de Dieu !


Is 6, 1-2a.3-8 – Ps 137 (138) – 1 Co 15, 1-11 – Lc 5, 1-11

Messe du 5ième dimanche du Temps Ordinaire (C) – Journée mondiale des malades

 

L’acte de « croire » est une attitude spontanée de l’esprit humain en ce sens que c’est inné en lui. Cependant, en quoi croit la personne religieuse chrétienne ? En effet, l’action de « croire » est, pour la personne chrétienne, une audace qui suppose la confiance en la « parole » de Dieu.

Qu’est-ce que croire en Dieu ? Lorsque nous affirmons, à cause de notre foi, croire en Dieu, nous signifions que nous croyons en sa « parole » qui nous est accessible à travers la Parole, c’est-à-dire l’Écriture. En effet, saint Paul nous dit qu’« à bien de reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. » (He 1, 1-2) Ainsi, on peut voir que l’acte de « croire » est indissociable d’une « parole » qui peut prendre plusieurs formes : voix, geste, etc.

Nous croyons donc en la « parole » de Dieu ainsi qu’aux gestes qu’il pose. C’est ce que nous montre le récit de « La pêche miraculeuse » proposé dans l’Évangile de saint Luc. Manifestement, même si Pierre et ses compagnons ont peiné toute la nuit à l’ouvrage sans fruits, il fait confiance : « mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5, 5) On peut lire dans le même récit qu’ils sont saisis d’effroi au regard de ce que produit leur action de « croire ». De plus, saint Paul mentionne que c’est la Parole de Dieu reçue, c’est-à-dire la Bonne Nouvelle, qui permet de tenir bon au cœur des épreuves temporelles et spirituelles. Mais aussi, c’est par elle que nous obtiendrons le salut dans la mesure où nous lui demeurons fidèles. Ce qui fait notre spécificité de chrétiens, c’est le fait que nous croyons au Christ mort et ressuscité conformément aux Écritures. (1 Co 15, 2-4) Il ne s’agit pas d’un acte de foi banal proclamé lors du baptême d’enfants ou d’adultes en vue de remplir une simple formalité. Il ne s’agit pas non plus d’un acte de foi ordinaire manifesté à chaque messe dominicale, mais plutôt d’un acte qui nous engage et nous supporte dans toutes les sphères de notre vie, dans les moments heureux et dans les épreuves de la vie : maladie, déception, pauvreté sous toutes ses formes, vieillesse difficile, deuil, etc.

Oser croire en la Parole de Dieu est un exercice de chaque instant. C’est un acte continuel qui nécessite de se donner des moyens concrets comme la prière et surtout, la fréquentation régulière des Écritures, car là se trouve la force pour avancer au cœur des épreuves de la vie à l’instar de la maladie. Dans ce cas de figure, le sacrement ou l’onction des malades «  apporte à ceux et celles qui le reçoivent la grâce de vivre au mieux leur maladie de la supporter tout en luttant contre elle, d’expérimenter force et sérénité, espérance et paix dans cette étape douloureuse de leur vie. »[1] C’est le sacrement de la présence du Seigneur à nos côtés dans les moments d’épreuve que sont la maladie ou la vieillesse. Elle a de ce fait pour fondement la Parole de Dieu et suppose l’audace d’y croire. En ce sens, lorsque nous sommes éprouvés par la maladie, le Christ nous parle comme à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » (Jn 11, 40) Ces paroles indiquent également que face à l’épreuve de la mort, c’est la vie éternelle qui a la victoire. De plus, « dans l’onction des malades, le Christ manifeste la tendresse du Père pour la personne souffrante en donnant son Esprit, force pour lutter contre le mal : “venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous soulagerai”. »[2] (Mt 11, 28)

Les Apôtres et les disciples du Christ, à cause de leur foi en la Parole de Dieu, se sont engagés tout au long de leur vie pour la propagation de la Bonne Nouvelle, pour soigner les malades, pour réconforter les personnes dans le besoin. C’est le même chemin que nous sommes invités à emprunter en allant auprès de nos malades, auprès des éprouvés de la vie, etc. Comme au prophète Isaïe, le Seigneur nous demande, « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? », qui sera notre messager de la Bonne Nouvelle, notre porteur d’une parole de réconfort aux éprouvés ? Répondrai-je : « Me voici : envoie-moi ! » ? (Is 6, 8) Plusieurs frères et sœurs de nos communautés chrétiennes répondent généreusement à cette invitation pressant du Seigneur à travers le beau ministère extraordinaire de la communion qu’ils opèrent auprès des malades.

Et moi ? Quel est mon engagement chrétien par audace de ma foi en la Parole de Dieu ? Notre Dame de Lourdes m’invite, comme les serviteurs à Cana, à oser croire en la « parole » du Christ : « Fais tout ce qu’il te dira ». (Jn 2, 5) Elle se révèle à tout être humain, au cœur des épreuves, comme une mère miséricordieuse et refuge des pécheurs. Confions-lui nos malades, nos éprouvés de la vie avec la ferme conviction qu’elle intercèdera pour eux auprès de son Fils.

© Léandre Syrieix.

[1] Denise Lamarche, L’onction des malades… Pourquoi ?, Québec, Fides/Médiapaul/Les Éditions FPR, 2005, p. 11. [2] Ibid.

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