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Ac 4, 8-12 – Ps 117 (118) – 1 Jn 3, 1-2 – Jn 10, 11-18
4e Dimanche de Pâques (B) :
Le Bon Pasteur
S’il est vrai que « c’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de “chrétiens” » (Ac 11, 26), est-ce que ce que nous assumons ce nom aujourd’hui à Québec, à Lagos, à Tokyo, à Marseille, à Abidjan, à Berlin, etc. ? Lorsque nous agissons au cœur du monde, le faisons-nous réellement comme disciples du Christ ? Mesurons-nous la portée du Nom de Jésus ? Donnons-nous le goût au monde de porter ce nom ?
Pierre nous révèle la puissance du Nom de Jésus, car toute œuvre accomplie en ce monde en son nom procure le salut. Cependant, il ne s’agit pas d’une action purement humaine, mais surnaturelle parce qu’elle est mue par l’Esprit-Saint (Ac 4, 8). On peut également voir dans les propos de saint Pierre une action de la Divine Trinité : par la puissance de l’Esprit-Saint, Au Nom de Jésus ressuscité d’entre les morts par Dieu (Ac 4, 10). Ainsi donc, porter le nom de chrétien nous contraint à agir Au Nom de Jésus, par la puissance de l’Esprit-Saint et selon la volonté de Dieu. Agir d’une autre manière ne procure pas les fruits de l’Esprit, plutôt une situation à première vue satisfaisante, mais passagère ou qui ne dure pas.
Ne sous-estimons pas la puissance du Nom de Jésus à chaque fois que nous agissons comme chrétiens. N’ayons pas peur de prononcer ces mots pour bénir, pour encourager, pour relever nos sœurs et nos frères. Il n’y a que les « Enfants de Dieu » qui puissent, nous dit saint Jean, agir ainsi Au Nom de Jésus en rendant témoignage au cœur du monde et permettant de ce fait que Dieu soit connu (1 Jn 3, 1). Un enfant de Dieu est constamment habité par l’Esprit du Ressuscité et agit en son Nom. Il ne peut qu’être frère ou sœur de Jésus et l’imiter en toute chose.
De fait, un enfant de Dieu agit Au Nom de Jésus en donnant sa vie (Jn 10, 11) pour ses sœurs et ses frères humains pour qu’ils puissent connaître Dieu. Un enfant de Dieu connaît ses sœurs et ses frères (Jn 10, 14). Cette connaissance ne se résume pas en des paroles ou à la foi, mais d’abord à l’« Amour ». En effet, pour connaître ou « Naître » « Avec » (Con), il faut être capable d’aimer, sans quoi il ne peut y avoir aucune relation, aucune possibilité. Le Christ reste le modèle par excellence dans la mesure où il nous a montré que l’amour peut tout, même sauver l’humanité. Ensuite, la connaissance de ses sœurs et de ses frères passe par l’« Action ». Autrement dit, les enfants de Dieu connaissent leurs sœurs et les frères en humanité en posant des gestes d’amour qui parlent plus que des mots, mais Au Nom de Jésus. C’est d’ailleurs en ce sens que le Pape Paul VI affirmait dans les années 70, et c’est encore d’actualité, que « “l’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres […] ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins”[1]. » Ainsi, soyons des témoins actuels Au Nom de Jésus !
Par ailleurs, les enfants de Dieu, les témoins pour le monde actuel sont ceux qui se laissent connaître par leurs sœurs et leurs frères afin que ceux-ci reconnaissent par eux la voix du Bon pasteur, le Christ. Autrement dit, les enfants de Dieu, les témoins agissant Au Nom de Jésus sont appelés à être des pasteurs œuvrant pour le Christ tête de l’Église et Bon berger. Finalement, en agissant en enfants de Dieu, nous sommes dans le monde des témoins Au Nom de Jésus dont nos contemporains ont tant besoin et non pas des maîtres. Par notre témoignage de vie, à la suite du Christ, nous ne pouvons qu’interpeller le monde Au Nom de Jésus, le questionner, susciter dans les cœurs le goût de Dieu et le désir de le rechercher ainsi que de le ressembler.
Voilà pourquoi, tant que nous ne serons pas véritablement enfants de Dieu, agissant en témoins Au Nom de Jésus, des bergers pour ce temps, toutes nos réformes structurelles ecclésiales seront vaines. C’est en ce sens que le Pape François invite l’Église à une conversion dont la première étape est d’abord celle de chacun des membres qui la constituent. Tant que nous ne serons pas véritablement enfants de Dieu, agissant en témoins Au Nom de Jésus, des bergers pour ce temps, tous nos réaménagements pastoraux ne seront pas au service de l’annonce de l’Évangile, mais de nos structures puisque nos sœurs et nos frères ne reconnaîtront pas la voix du Bon berger. Tant que nous ne serons pas véritablement enfants de Dieu, agissant en témoins Au Nom de Jésus, des bergers pour ce temps, des hommes et des femmes ne donneront pas leurs vies au Seigneur dans la vie consacrée, dans les ministères ordonnés pour la mission d’évangélisation au cœur du monde. Tant que nous ne serons pas véritablement enfants de Dieu, agissant en témoins Au Nom de Jésus, des bergers pour ce temps, nous ne pourrons pas révéler au monde la puissance du Nom de Jésus qui seul apporte le salut promis.
© Ab. Léandre Syrieix.
[1] Pape Paul VI, Exhortation Apostolique Evangelii Nuntiandi. L’Évangile dans le monde moderne, Par. 41, http://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/apost_exhortations/documents/hf_p-vi_exh_19751208_evangelii-nuntiandi.html (consulté le 15 avril 2021).
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