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Jr 33, 14-16 – Ps 24 (25) – 1 Th 3, 2-4, 2 – Lc 21, 25-28.34-36 – Messe 1er dimanche Avent (C)
Des emplois, de meilleures conditions de vie, de meilleurs salaires, des virages verts, etc. : voilà ce que promettent des responsables politiques, des entreprises… Amitié, amour, mariage, enfants, fidélité, etc. : voilà ce que nous nous promettons dans nos relations interpersonnelles. Tant de promesses qui, la plupart du temps, ne sont guère tenues, déçoivent, découragent et conduisent à la désillusion, au désabusement, à la perte de confiance, non seulement en nos systèmes (politiques, économiques, etc.), mais aussi entre nous. Dieu n’en est pas épargné puisqu’il n’a guère cessé de faire des promesses tout au long de l’histoire du Salut comme on peut le voir à travers de nombreuses références bibliques. De plus, alors que l’Avent nous plonge dans la préparation d’une grande promesse, sa naissance, l’Évangile parle, quant à lui, de son retour avec de grands signes et voici 2000 ans que l’humanité est en attente. Or, les réalisations des promesses de Dieu sont déjà commencées et se poursuivent. Comment ce temps de l’Avent peut alors nous aider à en prendre conscience et à mieux plonger dans l’Espérance ?
Pour plusieurs raisons, il est parfois difficile de réaliser ses promesses au risque de susciter chez l’autre un certain désenchantement ou une désillusion. C’est ce que l’on remarque aujourd’hui en politique, en entreprise, au cœur des relations interpersonnelles. Même en Église, c’est le même constat, car de manière générale, il y a une certaine remise en question du catholicisme et de ses formes institutionnelles[1]. Aussi, on relève l’essor de rapports complexes avec l’institution ecclésiale exprimés au niveau de la pratique, de la non-adhésion au contenu de la foi. Ces constats dévoilent qu’il existe une différence entre la promesse humaine et celle de Dieu.
Dans l’Écriture, notamment l’extrait du livre de Jérémie, le Seigneur fait une promesse : « je ferai germer pour David un Germe de justice… » (Jr 33, 15). Elle s’accomplit en Jésus-Christ par sa venue, sa naissance que soulignerons à Noël. Toutefois, percevoir des signes de la réalisation de ces promesses nécessite un certain discernement, un regard transformé par une vie de foi, d’espérance et de charité. En effet, le Christ est venu, pourtant tous ne l’ont pas reconnu parce quelques uns attendaient un guerrier qui les délivrerait de l’occupation romaine, un roi à la manière humaine. Il était pourtant là au milieu d’eux ! Il est bien présent parmi nous aujourd’hui, car il fidèle. La promesse humaine, quant à elle, se solde souvent à l’échec parce que nous comptons exclusivement sur nos forces alors que nous avons toujours besoin de Dieu comme l’appuie le Curé d’Ars : « L’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu[2]. » Ainsi, dans tous les aspects de la vie humaine[3], surtout dans le contexte actuel de laïcité[4] de la société civile et même en Église[5], nous menons nos frères et nos sœurs à la désillusion, au désenchantement en ne réalisant pas nos promesses. Nous leur volons ainsi leur espérance.
Dans l’Évangile, le Seigneur fait encore une promesse, celle de sa seconde venue, sa Parousie. Pour nous y préparer, il nous invite à rester éveillés et à prier, car par ce moyen nous pouvons discerner, au cœur des tribulations de cette époque, des signes concrets de sa présence. Demeurer en éveil et dans la prière est possible en engageant l’ensemble de notre vie et saint Paul nous en donne un moyen concret : avoir entre nous et à l’égard de tous les humains, un amour de plus en plus intense et débordant. Ce temps de l’Avent qui se veut une période de préparation à la Nativité du Seigneur est propice pour discerner les signes sa présence au sein de notre communauté, dans nos familles, dans nos relations. Cela revient à être attentif, à ne point s’endormir pour ne pas passer à côté de quelque chose d’essentiel. Il est un Dieu fidèle en sa Parole et les signes en sont nombreux. Saurons-nous, au terme de l’Avent en relever plusieurs ?
Le 21 mars 2015, lors de son homélie au cours de la messe sur la place du Plébiscite à Naples, le pape François disait : « ne vous laissez pas voler l’espérance ! » Puisse cette invitation être notre leitmotiv durant ce temps de l’Avent ainsi qu’une réponse à la question suggérée par l’Église à travers le thème proposé cette année : « Seigneur, que devons-nous faire ? ». Ne nous laissons pas voler notre espérance en plaçant notre confiance en Dieu pour discerner sa volonté dans toutes nos actions. Ainsi, nos paroles et nos gestes pourront susciter chez les personnes qui nous côtoient, peu importe le contexte de vie, de la confiance ainsi que raviver leur espérance.
© Léandre Syrieix.
[1] À cause d’une inadéquation entre ce qu’elles annoncent et ce qu’elles font, certaines incohérences avec le message de l’Évangile, d’un manque d’exemplarité. [2] Bernard Nodet, Jean-Marie Vianney Curé d’Ars. Sa pensée – Son coeur, Paris, Cerf, 2006, p. 89. [3] Politique, économique, conjugale, amicale, etc. [4] Qui est de plus en plus synonyme de « rejet du religieux ». [5] Lorsque nos actions ne prennent plus leurs sources dans la prière et le discernement de la volonté de Dieu.(6)
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