- Views 0
- Likes 0
Is 50, 4-7 – Ps 21 (22) – Ph 2, 6-11 – Lc 19, 28-40
Dimanche des Rameaux (C)
Ce n’est pas un pur hasard si la grande semaine sainte introduite par le dimanche des Rameaux commence par une invitation à la louange : louez le Seigneur en tout temps ! Curieusement, le Christ entre dans sa Passion, mais nous sommes invités à la louange. Il se dirige tranquillement vers Jérusalem où il sera crucifié, mais personne ne doit se taire. Des cris de joie doivent retentir ; la louange de l’univers doit résonner dans les cieux. Cette invitation à la louange arrive en ces temps difficiles ; en ces temps de grande noirceur ; en plein cœur de la pandémie ; en pleine crise économique ; en pleine crise de l’engagement ; au cœur des crises actuelles de l’Église, pourtant il faut louer le Seigneur en tout temps.
Louez le Seigneur en tout temps parce que c’est lui qui nous donne le langage des disciples pour que nous puissions, d’une parole, soutenir celle ou celui qui est épuisé. Cela ne vient pas de nous-mêmes de nos seules forces humaines. Louez le Seigneur en tout temps parce que s’il nous arrive d’écouter en disciples, ce n’est pas à cause de nos seules volontés, mais par sa grâce. Louez le Seigneur en tout temps parce que c’est lui qui nous donne la grâce de ne pas cacher nos faces devant les outrages et les crachats, devant les rejets dont nous sommes victimes à cause de notre appartenance au Christ. Si nous nous arrêtons avec lucidité sur nos vies chrétiennes pour porter une attention particulière à toutes nos réalisations, alors nous verrons que le Seigneur a été présent, parfois discrètement, silencieusement, mais agissant. Et cela doit nous conduire à le louer en tout temps !
Si nous n’osons pas reconnaître, au cœur de nos épreuves, de nos souffrances, sa présence vivifiante et fortifiante au point de le louer ; alors que jaillisse de nos entrailles une louange en son Nom par ce qui s’est anéanti en prenant la condition de serviteur. Louez le Seigneur parce qu’il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix. Louez-le pour le don de sa vie une fois pour toutes. Que cette mémoire du dimanche des Rameaux nous rappelle que nous devons sortir de nos problèmes, nous décentrer de nous-mêmes, sécher nos larmes pour louer le Seigneur. Osons faire une pause de nos repliements sur nous même, sur nos problèmes pour nous tourner vers celui-là qui a tout donné qui a tout sacrifié pour notre salut. Louez le Seigneur en tout temps, en toutes circonstances, car si nous ne le faisons pas les pierres les arbres stériles créeront leurs louanges à notre place.
Un grand saint, Jean-Marie Vianney, faisait remarquer que les oiseaux chantent sans cesse des hymnes de louanges au créateur, car ils ont été créés pour cela, et ils le font avec beaucoup de joie. Nous les humains, nous avons été créés par un Dieu de joie, à sa ressemblance il nous a créés. Or bien souvent, nous ne le louons pas. Soyons donc dans la joie comme lui, et à l’exemple des oiseaux qui expriment sans relâche leur joie au créateur par leur chant du matin au soir, pendant tout le cycle des saisons, portons la joie au monde, car c’est le chemin qui nous mène au Salut. Si les actions du Seigneur dans nos vies ne nous poussent pas à la louange ; si les merveilles du Seigneur à travers la création ne produisent pas en nous la louange ; alors que son incarnation, le don de sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection nous fassent pousser des cris de joie, des cris des louanges à la gloire de Dieu le père qui nous a manifesté son amour infini en la personne de son fils dans l’unité du Saint-Esprit.
© Ab. Léandre Syrieix.
(17)
7,340 total views, 6 views today
Soyez le premier à commenter