Voilà la Lumière au bout du tunnel

[:fr]Photo Cathopic[:]

Is 9, 1-6 – Ps 95(96) – Ti 2, 11-14 – Lc 2, 1-14

Messe de la Nuit de Noël (C)

Là où la crise économique a frappé, notamment dans les pays du tiers-monde, des dirigeants ont annoncé que la lumière était déjà au bout du tunnel, mais il n’en est toujours rien après plusieurs décennies. Là où la pandémie du Covid-19 a causé d’énormes ravages et conduit à des bouleversements sociaux économiques, au confinement, etc., des responsables politiques ont promis des jours meilleurs avec l’arrivée des vaccins ainsi que la lumière au bout du tunnel ; mais il n’en est toujours rien avec les nouveaux variants qui se succèdent. Pourtant, une Lumière a véritablement resplendi au-dessus de nous, dans nos vies. Elle s’est levée, elle est là alors que nous ne la percevons pas. Relevons-nous, redressons la tête, car Voilà la Lumière au bout du tunnel !

L’humanité marche depuis des lustres dans les ténèbres qui ne l’ont cependant jamais engloutie. Pourquoi ? Sans aucun doute parce qu’au cœur

 

de l’obscurité, s’est levée une grande Lumière que nul œil ne peut percevoir dans la foi, l’espérance et un cœur aimant. Le prophète Isaïe avait annoncé la venue de cette Lumière dans le monde et cela s’est réalisé il y a longtemps bien que plusieurs parmi nous se laissent perdre par les ténèbres de ce monde. Cela arrive parce que certains (e) ne se laissent pas éclairer par le Christ, le Soleil des nations, la vraie Lumière née de la Lumière. Ils se laissent dérouter par les seules lumières de la science, de la raison, de la logique alors que le Christ est la Lumière de toutes ces lumières. En cette nuit de Noël, au cœur des obscurités de nos vies, une lumière s’est levée, elle resplendit pour illuminer nos vies. Oserions-nous lever les yeux vers elle ? oserions-nous l’accueillir dans nos vies ?

Saint-Paul nous rappelle que cette Lumière, « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de [l’humanité]. » (Ti 2, 11) Cela a une incidence considérable dans nos vies chrétiennes : « elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable » (Ti 2, 12). Mais qu’est-ce que cela signifie « vivre dans le temps présent de manière raisonnable ? » Cela pourrait signifier être lucide, responsable et assumer les engagements de son baptême ; redécouvrir le sens de la vie chrétienne qui ne se résume pas uniquement à la messe, au sacrement de l’Eucharistie, aux temples, aux bâtiments d’église, à nos désirs personnels, à nos convictions viscérales. Une Lumière a resplendi, non pas pour être enfermée à l’intérieure de nos dévotions personnelles, de nos lieux de culte. Car elle resplendit en tout lieu, à tout moment où deux voire plusieurs sont réunis pour invoquer le Nom de Jésus. Souvenons-nous de l’expérience des premiers chrétiens qui, pour diverses raisons, ne pouvaient pas se rassembler. Ont-ils laissé les ténèbres prendre le dessus ? N’ont-ils pas fait preuve d’ingéniosité en trouvant des moyens pour laisser la grâce de Dieu se manifester dans leurs vies ? Ne se sont-ils pas réunion autour du Pater familiae (père de famille) ; autour de la Parole de Dieu ; autour d’un repas ; en fléchissant les genoux dans leurs maisons ? Le Christ ne nous dit-il pas que là où deux ou trois sont réunis en son nom qu’il se tient au milieu d’eux ? Voilà le sens de l’Église domestique que sont les familles et qui ne peut guère être réduite à un rassemblement en un lieu de culte. Ne laissons pas les ténèbres engloutir notre espérance ; ne laissons pas les promesses économiques, politiques, scientifiques, etc., voler notre espérance. Réveillons-nous, levons-nous, tournons-nous vers le Christ, le Sauveur qui nous est donné, qui veut briller de nouveau en cette nuit de Noël ; qui veut resplendir davantage au cœur de nos obscurités.

De fait, si nous croyons que Jésus-Christ est Seigneur, qu’Il a pris notre condition humaine pour nous relever, alors laissons-le resplendir dans nos vies à tout moment. Alors, relevons-nous, mettons-nous en marche pour remplir notre mission de « Messagers du Seigneur », celle qui nous est confiée en cette nuit de Noël, c’est-à-dire de nous présenter devant des frères et des sœurs pour les rassurer en ces périodes de troubles, pour leur annoncer une Bonne Nouvelle, une grande joie. Ce message de salut doit parvenir à tous les cœurs en quelque lieu que ce soit de la création, car Noël nous investit d’une nouvelle mission, d’une nouvelle fonction, celle d’être « comme les anges du Seigneur ». En effet, l’ange n’est pas une fonction, mais une nature et signifie « messager ». Sa principale fonction est d’être au service et d’être envoyé auprès de celles et de ceux qui sont héritiers (e) du salut, c’est-à-dire de toute personne humaine quel que soit sa condition de vie, sa race, son genre, son allégeance politique, etc. Nous ne pouvons pas garder cette Bonne Nouvelle du salut pour nous ni la confiner en quelque lieu de culte que soit ou encore en tout lieu de rassemblement limité à une catégorie de personnes. Voilà pourquoi, « comme les anges du Seigneur », comme des disciples du Christ nous devons annoncer cette heureuse nouvelle à toute personne qui croise nos routes en commençant par nos Églises domestiques. Ne puisse rien ni personne qui qu’elle soit, faire obstacle à cette mission.

Voilà la lumière au bout du tunnel ! cette affirmation est-elle vraie au regard de toutes les promesses décevantes dont nous faisons l’expérience sur le plan économique, politique, sanitaire, etc. ? La Lumière s’est véritablement levée, elle a resplendi au cœur de nos vies ; mais elle nécessite les yeux de la foi pour être perçue. La Lumière née de la Lumière, le Christ-Sauveur vient en cette nuit de Noël renouveler sa splendeur dans toute vie humaine qui l’accueille, qui se laisse éclairer par Elle. Alors, que nul ne laisse guère les ténèbres, les épreuves du temps présent voler son espérance ; mais au lieu de se replier sur soi (d’enfermer la Lumière, c’est-à-dire le Christ dans un lieu de culte, dans la messe, dans une dévotion personnelle ou collective, dans quelque temple que ce soit), que chaque chrétien (e) se lève pour aller annoncer cette Bonne Nouvelle à tous sans exception. Que la célébration de Noël soit une occasion renouvelée pour redécouvrir le sens de l’Église domestique ; pour laisser le Christ briller dans nos vies ; pour remplir notre fonction, notre mission « comme les anges du Seigneur » afin que le monde soit englouti par la Lumière de la Gloire du Seigneur.

© Ab. Léandre Syrieix.

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